28.1.08

Festival Télérama (I) : vendredi - samedi - dimanche

- Vendredi : "La fille coupée en deux" (sans Grand F.)


Certaine appréhension pour voir le dernier opus de Chabrol, mais cette fois sans son actrice fétiche, Isabelle Huppert...

Jeune présentatrice de météo sur la chaîne locale lyonnaise, Gabrielle Deneige aime un écrivain plus âgé, Charles de Saint-Denis, refusant les avances pressantes du "fils de.." du coin, Paul Gaudens...
D'un côté, un milieu intellectuel qui vieillit - l'écrivain qui ne semble briller en récitant les "mots des autres" - d'une autre une bourgeoisie qui engendre des enfants gâtés et lourde de secrets bien cachés
Au milieu, un ange, ou une petite fille qui croit vivre dans un roman une belle histoire d'amour, naïve, qui se laisse entraîner dans certaines perversions - mais finalement, le réveil ne sera plus que douloureux
Critique de tous ces milieux, ainsi qu'une savoureuse parodie du traitement de la littérature à la télévision, le dernier film de Chabrol est également un détonnant numéro d'acteurs, avec notamment Benoît Magimel exceptionnel dans ce rôle de fils gâté, possessif, qui jette tout objet dont il n'a que faire - d'un geste, il parvient à nous faire rire ! - complètement dingue ; on retrouve aussi François Berléand présent dans l'avant-dernier film de Chabrol, amoureux salaud, tiraillé entre sa femme "une sainte" et "son ange"... Enfin bien sûr, Ludivine Sagnier, très convaincante dans ce rôle de femme-enfant, élevée par une mère libraire- l'absence des pères flagrante, qu'ont en commun Gabrielle et Paul...
Du très bon Chabrol donc !

- Samedi : "4 mois, 3 semaines et 2 jours"


Un film dur, peut-être (trop ?) démonstratif penseront les uns, servi par une magnifique interprétation, argumenteront les autres

En 1987, l'avortement est illégal en Roumanie. Les jeunes filles doivent faire appel clandestinement à des personnes, pour beaucoup de lei et plus s'il s'agit d'un homme... Nous suivons le cas de Gabita, aidée par sa co-locataire dans un foyer pour étudiantes, Otilia.

Cristian Mungiu ne juge personne, il observe ce qui leur arrive et pourtant dès le début, on perçoit la différence entre elles : Otilia la dégourdie, fille de "gens simples", semble vivre tout cela de façon plus importante que Gabita la "provinciale" laquelle accumule connerie sur connerie. Une chambre d'hôte qui d'habitude accueillante devient prison, le "faiseur d'anges" tacite se laissant aller à la colère, des rues grises et tristes... Tout paraît des obstacles pour Otilia, mais qui les surmonte comme elle peut, jusqu'au pire après l'avortement... Fête d'anniversaire chez son copain où les convives peuvent parler pour ne rien dire, alors qu'elle est encore toute secouée par sa "complicité" : après 4 mois, c'est un meurtre, on ne prête pas attention à la conversation des plus âgés, on est cloués par le regard vide de la jeune fille... De retour à l'hôtel, elle va à la salle de bain, on peut penser que le réalisateur ne va pas oser... Mais si, il ose... Etait-ce bien utile ? Froideur clinique pour la séquence de la sonde : voyeurisme ou violence tacite dénoncée ? La fin ressemble au début : deux poissons rouges enfermés dans un bocal d'une part, deux jeunes filles se faisant face dans un restaurant mais jamais libres et dorénavant liées par ce secret...


- Dimanche : "Les Promesses de l'ombre"


Le dernier film de David Cronenberg, très violent dès le début, narre l'histoire d'une jeune sage-femme qui va se retrouver par hasard confrontée à la mafia russe à Londres : elle, sa mère et son oncle "qui a travaillé à la KGB" face au "parrain", au fils et au "chauffeur" Nicolaï... Celui-ci semble sans coeur, recommandé par le fils, interprété par un excellent Vincent Cassel, qui se sent indigne de son père, lequel semble être un grand-père modèle mais est plein de violence, laquelle a engendré la rencontre avec Anna - Naomie Watts, épatante

Nicolaï pourtant ne tue personne, fait peur et pourtant, il est plus complexe que cela... Joue-t-il un double jeu ? Pourtant il lit le journal intime de cette jeune fille de 14 ans, morte en couches.. Pourtant il aide Anna et sa famille...
Une fin plus ou moins heureuse, enfin, il faut voir pour qui...
Ames (très) sensibles s'abstenir notamment pour une scène de près de cinq minutes, très très... !!!!

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